La mobilité ou le « talon d’Achille du développement durable »

avoitureAssurément, la mobilité est ce qui symbolise le mieux notre soif de liberté. La voiture bien sûr n’est perçue que comme cela. Même si l’on peut tout à fait démontrer qu’au final, une voiture asservit plus qu’elle ne libère (voir les calculs de Jean-Pierre Dupuy sur le temps consacré à l’achat/entretien de sa voiture). L’avion, surtout grâce au low-cost, permet à tous de devenir des globe-trotters du dimanche.

Sommes-nous prêts à renoncer à la voiture individuelle ? Sommes-nous prêts à délaisser l’avion àIl semble bien que non, à voir l’enthousiasme pour tout ce qui s’approche des concepts douteux de « voiture verte« , « avion propre« . Bien sûr les industriels veulent, ou font semblant, d’y croire. Salon de l’automobile soi-disant révolutionnaire ? Personne n’est dupe.

Aujourd’hui je suis tombé sur deux articles qui m’ont laissé songeur. Un bus de luxe qui doit réconcilier le citoyen avec les transports en commun. Eh oui, il suffisait d’y penser ! Les Etats-Uniens ne prennent pas le bus car c’est trop « cheap ». Avec des toilettes de luxe, un service presse et la connexion wifi, le véhicule imite les conditions d’un voyage en avion.

Passons sur les vertus soi-disant écologiques desdits véhicules sont hybrides, au gaz naturel ou aux nécro-carburants…

Et toujours en rapport avec le tandem avion/voiture, cette présentation d’une structure étonnante sur la newsletter d’abcvert. Dans l’accroche du site, on retrouve cette thématique luxe:

Découvrez Paris autrement lors d’une visite guidée exclusive de Paris en transport écologique, une location de voiture hybride avec chauffeur ou d’un transfert privé entre Paris et ses aéroports d’Orly et Roissy.

Là encore, on vante encore la voiture hybride (qui, rappelons-le, fournit une Analyse de Cycle de Vie moins clean que celle d’une voiture à essence). Mais surtout, on explique que c’est pour passer d’un aéroport à l’autre

Mais bon puisque les émissions du taxi sont compensées on imagine que le voyageur pressé aura la bonne idée de compenser également ses trajets en avion. Ah décidément… on ne change rien à son mode de vie, à son rapport au temps et aux voyages. Mais on compense, on dit « hybride » ou « agro-carburant » et le monde peut continuer ainsi…

Du coup, je vous conseille un livre dont le titre m’a interpellé hier. Tout existe dans ce monde !

courir

1 réflexion au sujet de « La mobilité ou le « talon d’Achille du développement durable » »

  1. Que de chiffres dans les 2 cas !!! Il va bientôt falloir une calculette (solaire ! ;-)) pour participer à tout débat !

    Ça m’énerve… Je ne pense pas que ce soit le bon outil pour attaquer une civilisation scientiste et productiviste ! Privilégions la poésie, la logique, le beau, la philosophie, toutes ces choses dont elle est dépourvue.

    Chacun des 2 exemples (le 2ème me paraît vraiment bidon tout de même – belle naïveté chez ce chauffeur de taxi écolo) sont tout à fait recevables, dans une optique de développement durable : on s’améliore, on fait les choses mieux, en prenant en compte notre impact sur l’environnement. Il n’y a donc pas matière à discussion comme je vous ai vu le faire…
    C’est désormais cela l’écologie mon bon monsieur ! N’en déplaise aux décroissants et autres tenants d’une écologie politique, le mot « écologie » est passé dans les mains adverses.

    Mais finalement, n’est ce pas mieux ? Car les petits oiseaux, hormis quelques ornithologues du dimanches ou quelques poètes à la mord moi l’noeud, tout le monde s’en fiche ! Ce n’est pas mobilisateur !!! Alors que la coopération, la non-violence, la remise en cause de la valeur travail, c’est beaucoup plus intéressant, émancipateur…
    … et fi de la TI83 !

    Répondre

Laisser un commentaire