Orwell et Lordon dénoncent les disqualifés

Georges OrwellOn m’a conseillé de lire Orwell et j’ai trouvé dans la meilleure librairie de Marseille « A ma guise« . Ce sont ses chroniques de 1943 à 1947, écrites pour un journal anglais plutôt à gauche.

Si j’avais fait confiance à mes goûts personnels, je n’aurais pas pris ce type d’écrits, que j’appréhende comme plutôt datés, plein de références historiques qui échappent au lecteur de 2008 (voire 2009…)

Le 17 décembre 1943, Georges Orwell écrit ceci:

En 1939 les experts de diverses écoles nous disaient que la ligne Maginot était imprenable, et que le pacte russo-germanique avait mis un terme à l’expansion d’Hitler vers l’Est; début 1940, ils nous disaient que l’époque de la guerre des chars était derrière nous;[…] milieu 41 que l’Armée rouge s’effondrerait en six semaines; en décembre 41, que le Japon s’écroulerait avant trois mois […] et ainsi de suite, indéfiniment.
Où sont aujourd’hui les hommes qui nous tenaient ces propos ? Ils sont restés à leur poste et touchent de gras salaires. En lieu et place du cuirassé insubmersible, nous avons l’expert militaire insubmersible.

Fort à propos, le Monde Diplomatique de ce mois de Novembre nous rafraîchit la mémoire avec quelques prédictions de nos experts modernes. Je veux parler des experts économiques puisque la violence est désormais ici…

Jacques Attali, prophète retrospectifC’est Frédéric Lordon qui s’amuse à citer par exemple David Thesmar et Augustin Landier (Prix 2007 du cercle des économistes), formels il y a un an: « Le mégakrach n’aura pas lieu« .

Mais la meilleure illustration reste effectivement cette interview accordée par Marianne au prophétique Jacques Attali. Dans son rapport commandé par l’Elysée (pour libérer la croissance [n.d.B]), l’économiste prévenait déjà des dangers de la spéculation financière.

C’est effectivement à se taper par terre ! Rappelons que ledit rapport, toujours disponible ici, contenait typiquement tout ce qui fait qu’aujourd’hui la crise est là. Ainsi la décision 103:

Modifier la composition des associations, des commissions et des collèges de régulateurs, pour que les champions de la finance, toutes classes d’actifs confondues, puissent s’exprimer et influencer la position du Haut Comité de place.

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