Quoi àEncore Nicolino ?

syfrotteA peine rentré de vacances que je m’enfile la saga anti-FNE publiée sur le blog de Fabrice Nicolino.

J’ai d’ailleurs pu me familiariser avec le style pendant ces douces vacances en dévorant « la faim la bagnole le blé et nous » qui est une dénonciation des biocarburants. Ceux-là même qu’il faut s’efforcer d’appeler agro-carburants… car il n’y a rien de bio là-dedans.

A la fin du livre, deux chapitres viennent esquinter quelques structures écologistes. Notamment Roule ma fleur mais aussi le Réseau Action Climat (RAC-F) que je connais bien pour l’avoir coudoyée !

Pour Roule Ma Fleur je n’ose me prononcer tant je connais peu la structure. Cependant je veux bien confirmer que l’écologie a tendance à devenir de plus en plus individualiste (moi je fais bien… donc si tout le monde fait comme moi, tout va bien). Et au passage, connaissant bien mieux Roule Ma Frite (dédicace Marseille et Inter-Made !) je précise qu’il ne faut pas confondre ces deux structures. Celle-ci récupère un déchet, à savoir de l’huile usagée !

Pour le RAC, j’avais déjà manifesté mon étonnement alors qu’ils initiaient une pétition « pour des voitures vraiment moins polluantes« . Je ne comprends pas qu’on puisse défendre l’idée d’une bagnole propre. Comme si la voiture se résumait à son émission de CO2…
Enfin, il paraît qu’il faut être réaliste. Qu’on obtient rien sans lâcher un peu de lest aux industriels…

Quoiqu’il en soit, je trouve que Nicolino est un peu sévère sur le RAC qui a tout de même une position assez tranchée sur les agrocarburants: « les soutenir, c’est une mauvaise politique« .

Mais venons-en aux derniers billets de son blog « planète sans visa » au bout duquel il invite carrément le président de France Nature Environnement, à débattre de manière contradictoire sur les dernières compromissions de l’association-hérisson. En effet, la rafale de billets qui s’est abattue sur FNE met en lumière quelques accointances peu avouables: un fabricant de pesticides, du label PEFC qui en prend vraiment pour son grade, et bien d’autres choses encore.

Tout de suite, je sens que certains vont crier à l’empêcheur de tourner en rond. Qu’il y a d’autres choses à faire que de taper sur son propre camp. Qu’il serait bien plus judicieux de s’occuper à affronter le véritable ennemi.

D’abord, je considère que Nicolino a pas mal donné dans ce qui est de l’affrontement des adversaires. Le lobby des pesticides, des OGM, des agrocarburants… Courez lire les deux opus !

Ensuite, cet éternel débat qui agite les mouvements disons marginaux, par souci de différenciation en quelque sorte, me semble parfois salvateur. Car aujourd’hui tout le monde se dit écologiste. Même ceux qui n’ont rien, mais alors rien à voir avec l’écologie. Le greenwashing en quelque sorte.

Il se trouve que la récente mise en avant de l’écologie a soit fait tourné les têtes à quelques uns, soit carrément fait entrer le loup dans la bergerie. Nul doute que FNE est un pionnier en matière d’environnement. Mais aujourd’hui, ce que soulève Nicolino mérite de repenser non seulement la stratégie du hérisson aujourd’hui, mais surtout la stratégie de l’écologie en général.

5 réflexions au sujet de “Quoi àEncore Nicolino ?”

  1. Ben moi je ne suis pas d’accord: je n’aime pas son style, je n’aime pas sa manière d’être et de faire à Nicolino, et je trouve ça nul de dénoncer ça via son blog de manière aussi peu précautionneuse et avec aussi peu de recul sur les conséquences de ses propos.

    Il a oublié d’être journaliste comme il a oublié d’être un bon blogueur (sans parler de l’appel ridicule au buzz autour de sa diatribe). A le lire, tout ce qu’à fait FNE jusqu’à maintenant, c’est nul. En plus il dénonce des trucs que tout bon écolo sait (ben oui PEFC c’est pas top, ben oui il vaut mieux FSC)… Et il contribue à faire un débat d’écolo pour écolo qui va fermer une fois encore la porte à un public qui lui aurait besoin d’être mieux averti, et pas « à la Nicolino » pour le coup.

    Son EGO est détestable, son blog est un rejet des autres, et il n’a d’admiration que pour lui-même (mais attention, il ne faut surtout pas lui dire, sinon Monsieur Nicolino rebondit avec sa verbe incompréhensible une fois encore). Avec l’histoire FNE, il aurait été plus fin d’agir autrement, d’aller voir les acteurs, de poser les vraies questions, et de faire pression comme un allié… pas l’inverse.

    Bref, pas de quoi en parler je pense. Ou alors on dénonce toutes les contradictions des écolos, absolument toutes. Et on finit par écrire sur alerte-environnement…

    Je fais donc partie de ceux qui, en effet, pensent « Qu’il y a d’autres choses à faire que de taper sur son propre camp ». Qui plus est, dire que FNE n’est pas écolo, c’est comme dire que les Verts ne servent à rien… Certains ont donc la mémoire courte..; sans eux, depuis 30 ans, qui auraient agi sur le terrain? Les nouveaux écolos peut être… pfff, ce genre de débat est déplorable!

    Il vaudrait mieux montrer l’exemple: à ceux qui veulent un autre monde et une autre manière de faire, commençons, en cas de désaccord, à en parler entre nous plutôt qu’à exposer tout cela au grand public! Ce n’est définitivement pas avec des comportements tels celui adopté actuellement par des gens comme Nicolino qu’on y arrivera.

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  2. Aïe Aïe Aïe… je pensais pas lever une telle anguille.

    Que Nicolino ait un ego démesuré, c’est possible mais je ne le connais pas personnellement pour en juger. Je trouve sa plume assez vindicative certes mais je trouve qu’il écrit plutôt bien et que c’est plutôt fourni. Donc ca me paraît être un procès d’intention que de le juger mauvais journaliste.

    Encore une fois, je crois qu’il a le droit d’égratigner son propre camp puisqu’il a pas mal donné et contribué à discréditer et dénoncer ceux qui massacrent aujourd’hui la terre et les humains.

    Bref, oublions cela et attaquons-nous au coeur du sujet. Jusqu’où doit-on faire des compromis ? Car oui, les contradictions existent chez tous. Seulement, elles ne sont pas forcément égales. Greenpeace aussi a des contradictions… mais elles sont tout de même moindres que les récentes compromissions évoquées par Nicolino. De plus, Euax et Rivières de Bretagne, membre de FNE, avait déjà écrit à FNE, sans « exposer cela au grand public »… mais sans que ca émeuve plus que cela FNE.

    Je crois qu’il n’y a rien de pire que de sentir « trahi ». Avec ma carte bleue Crédit Coop, j’ai choisi FNE comme association pour reverser les 6 centimes à chaque retrait. Et je suis pas mal impliqué dans l’association locale de mon village, membre de FNE aussi.

    Et à propos des Verts, sans refaire le débat, pour avoir cotoyé ceux de Aix-Marseille, je ne prends que deux exemples. Benhamias qui passe des Verts au Modem… A qui donc ai-je donné ma voix ?
    Et Cyril di Meo avec qui j’ai longtemps débattu. Lui expose au grand public « la face cachée de la décroissance » (ou plutôt il invente et fantasme… pour décrédibiliser une vraie force au sein des Verts !) et passe son temps à critiquer, à juste titre, la mairesse d’Aix… pour finalement faire liste commune avec son bras droit… Heureusement que je ne votais pas à Aix!

    Cela pour dire que si l’on tape sur les méthodes « révélatrices » de Nicolino, il faut appliquer la même règle aux autres.

    Tout ceci est fort compliqué et je ne voudrais surtout pas dire « tous pourris » car ce n’est évidemment pas le cas. Mais cela me paraît légitime de ne pas se taire sur d’authentiques dérives.
    Après bien sûr, il ne faut pas traquer chaque entorse car oui, comme tu le rappelles, tout le monde a ses contradictions internes.

    Bref, nous sommes sûrement d’accords et j’ai juste tendance à croire que notre divergence sur Nicolino relève plus d’expériences vécues que de théorie.

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  3. PS: c’est rigolo car j’ai découvert Planète sans visa, le blog de Nicolino, par les liens amis de Laure Noualhat. Et qu’ecolo-infos y est aussi.

    Comme disait Drumond, faut de tout pour faire un monde !

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  4. Ce n’est pas un jugement, c’est un fait!:-) Il est facile, en suivant son blog depuis longtemps, de saisir le fonctionnement du personnage. Nicolino vit à travers la dénonciation, les scoops et la critique… Il aime se lire et étayer les arguments comme certains aiment s’écouter parler. Mais aujourd’hui il va trop loin et se trompe de stratégie. Nous ne sommes pas assez forts pour faire des procès de la sorte, en ligne, aux yeux de tous. C’est la méthode que je conteste!

    Enfin, à lire les commentaires de son blog, on va vite tomber dans le « tous pourris », c’est évident… Après le Grenelle beaucoup d’asso historiques ont en travers de la gorge le fait de ne pas avoir été suffisamment conviées ou assez écoutées… Certains ont des ressentiments, etc… Il suffit d’allumer une allumette comme Nicolino vient de le faire pour que certains conflits s’embrasent. Mais là encore, est-ce la bonne stratégie, la bonne méthode?

    Bref, nous sommes peut être d’accord, mais je ne cautionne vraiment pas son procès… S’il a déjà réussi à faire en sorte que tu te sentes trahi, alors que tu n’as pas eu les explications de FNE, cela résume tout ce que je veux dire…

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  5. Pour SoAnn

    Il y a une réalité – humaine tout simplement – qu’il est parfois difficle à accepter : le monde associatif écologiste n’est pas meilleur que les autres.

    On y retrouve le même panier de crabes que dans le monde syndical et dans une moindre mesure – car le pouvoir à conquérir y est moindre – que dans le monde politique. C’est triste, mais c’est comme ça. La réalité est loin de l’idéalisme sincère qui anime beaucoup de gens à la base.

    Je ne connais pas Fabrice Nicolino, mais certains dirigeants de FNE – et comme Nicolino, je parle des dirigeants et pas des tas de gens super que compte FNE – sont prêts à des compromissions inacceptables.

    Accorder le label PEFC à une entreprise qui détruit les forêts primaires au napalm, ce n’est pas un détail ! Non, désolé SoAnn. Et si les autres écologistes se taisent, c’est qu’on n’est pas mieux que les militants d’un parti qui ne disent rien et avalent toutes les couleuvres de leurs dirigeants, car « critiquer le parti, c’est faire le jeu de l’adversaire »…

    Un peu facile et dans le genre, merci, on a déjà donné…

    Fabrice Nicolino a acquis à travers son engagement une vraie reconnaissance de tous. Cela lui permet, au-delà des chapelles, de dire certaines vérités – à ne pas confondre avec procès.

    C’est très bien ainsi et c’est dans l’intérêts des idées que nous défendons.

    Les politiques sont redoutables pour récupérer les mouvements sociaux, les industriels sont encore plus efficaces pour recycler nos idées pour leurs propres intérêts.

    Il faut être constamment vigilants. C’est ce que fait Fabrice Nicolino même si c’est parfois désagréable et douloureux.

    Amicalement

    MH

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