Je suis arrivé samedi à Auroville.
C’est ma première fois en Inde et l’on m’avait averti : « tout ce qui est improbable finit par arriver en Inde« . Mais on a beau avoir été prévenu, les premières images donnent l’impression de vivre sur une deuxième Terre…
On m’a aussi mis en garde à propos d’Auroville.
« Ce n’est pas vraiment l’Inde. Déjà c’est l’Inde du Sud, moins pauvre, et en plus c’est un village-concept créé par des hippies européens. » Sous-entendu un vestige un peu neo-colonialiste, une sorte de parc d’attraction new-age où population intégrée, touristique et locale vivraient au même endroit mais avec des attentes différentes.
Je me souviens il y a une dizaine d’années, je découvrais à Aix-en-Provence la radio libre Radio Zinzine. J’y ai proposé quelques chroniques hebdomadaires, en direct… et parfois laborieuses (on ne s’improvise pas chroniqueur ). Cette radio émanait d’un eco-village relié à une plus vaste communauté appelée Longo maï.
J’avais entendu les accusations « classiques » contre ce village situé près de Forcalquier. Secte, planque d’activistes, enfants livrés à eux-mêmes. Je m’y étais rendu quelques fois, notamment pour une soirée anniversaire du hameau, avec notamment un émouvant concert en plein air, dans les montagnes, sous les étoiles, d’Allain Leprest accompagén au piano. Magique !
J’y avais surtout rencontré des tas des gens intéressants, divers et passionnés.
Je me souviens aussi que la banque La Nef, fut accusée un moment d’être une secte. Ca leur a fait mal. Pour avoir participé à 4 assemblées générales, même constat. Non seulement j’y ai croisé des participants divers et intéressants, mais surtout une organisation ouverte, pleinement démocratique et soucieuse du respect de chacun. Bref plutôt le contraire d’une secte…
Cela ne fait que deux jours que je suis à Auroville et donc il est délicat de formuler une opinion. Nénamoins je sens déjà que les jours prochains vont être riches.
Après avoir découvert l’équipe au complet de Earth&Us, avec Min et sept collaborateurs, je découvre là déjà une grande diversité. Une aurovilliennne, un du Nord, un du Centre. Toutes les religions, toutes les origines. Le seul point commun est qu’ils sont làparce qu’ils veulent faire du « sustainable developpment« . Allen plutôt data-analyst, Aromi sur les « partnership », Mohit plutôt graphiste, Tushita naturaliste (elle adore attraper les serpents pour les sauver quand des familles paniquées en trouvent dans leur maison) Et il y a Vijay, Krihsna dont je parlerai plus tard…
J’apprends donc au départ que pour un jeune Indien, Auroville est réputé pour ses formations en « écologie ».
Mais bien entendu, j’ai aussi envie de savoir si les motivations pour venir vivre à Auroville sont aussi d’ordre « spirituelle » ou « expérimentale ».
A l’issue de ces premiers jours, je suis déjà convaincu d’une chose. Auroville est un endroit agréable, d’une très grande tolérance, rempli de personnes bienveillantes pour la simple raison qu’elles sont venues chercher une de ces trois choses :
- se former au développement durable
- expérimenter la coopération et l’autonomie
- suivre son développement personnel
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On m’a fourni un vélo, une carte SIM et une lampe de poche (dont j’ai effectivement fini par comprendre la vitale utilité car même quand on m’a déposé à 5 mètres de ma chambre, je me suis perdu dans la jungle…)
Ma chambre, c’est un truc indescriptible, sur le toit d’une maison. Le bonheur d’être dehors, mêlé à la jungle est un peu terni par le froid en milieu de nuit et les stridulations d’insectes entrecoupés de sonores hululements.
Le vélo, c’est agréable comme tout. Parfois, le sable rouge colle aux dents, parfois les pavés font sauter la chaîne. On se perd forcément. Je pensais que la topographie, en cercles concentriques aurait certte vertu de toujours pouvoir se repérer. Mais non. On est quand même dans la jungle et les chemins finissent par se ressembler. Et c’est pire quand on a la carte…
Le plus compliqué c’est de savoir quoi faire et où aller. Je n’ai découvert qu’ajourd’hui le Visitors Center. Je me dis qu’un touriste qui ne voit que cela d’Auroville doit effectivement se poser des questions. Une expo sur les deux gourous fondateurs avec des boutiques et des restaurants tout attenant.
Fort heureusement, comme je suis bien encadré, voire chouchouté, on m’emmmène et on m’explique plein d’endroits. La solar kitchen est un bâtiment génial où l’on sert quantité de repas délicieux cuits grâce à un miroir solaire. En face, il y a justement une réalisation de Earth&Us, la « libray of things », un mélange de ressourcerie et de givebox. A savoir une bibliothèque où l’on peut tout emprunter : des vélos, des bassines, des sacs de rando, des jouets…
Earth&Us est aussi à l’orgine d’un système de coovoiturage minimaliste dans la région de Pondicherry.
Et je cogite avec eux pour réfléchir à ce que pourrait être un service mondial sur l’éco-consommation. Nous échangeons donc beaucoup sur nos pays respectifs, leurs attentes en terme d’environnement, de droits sociaux, de labels, de made in my country…
Globalement, les réflexions sont très proches. Cela m’a même effrayé dans lamesure où je me suis ditr qu’effectivement, le monde est globalisé au détriment de la diversité culturelle.
Mais je trouve aussi cela rassurant car cela confirme que peu importe d’où nous venons, nous partageons les mêmes rêves et la même Terre. Et c’est un peu le message d’Auroville…
« Un nouvel esprit d’unicité se répandra au sein de la race humaine… »
Sur ce ! c’est l’heure de l’apéro 😉
« peu importe d’où nous venons, nous partageons les mêmes rêves et la même Terre » #secte:)
Merde Baptiste tu t remis a fumer. J’ai un leger doute sur le constat susmentionne, du moins depuis la partie de la planete ou je me trouve actuellement. Bises