Ca y est ! La Terre est toute pourrie !

Depuis jeudi la Terre est périmée !

Un peu comme on se méfie du yaourt sur lequel la date de péremption indiquée serait tout juste dépassée. Alors on l’ouvre d’un œil suspicieux, prêt à découvrir des filaments fongiques bleus et verts. On détache l’opercule. On inspecte. Mais rien !

Car jeudi dernier, nous avons dépassé la date limite de consommation écrite sur la Terre, à l’encre invisible il est vrai. Il était écrit « ne pas dépasser 400 ppm » ; au-delà de cette concentration en CO2 dans l’atmosphère, la Terre ne répond plus de rien.

Emballement, rétroaction positive, fonte du permafrost, impossible de revenir en arrière… On frôle l’indigestion mais c’est notre estomac qui le dira… plus tard !

Au fait, des évènements comme celui-ci, symbolique, imperceptible et indolore, ont-ils une vertu pédagogique ? Permettent-ils une prise de conscience ? Assurément non.

Le changement (climatique) c’est maintenant !

Mais rien n’a changé au quotidien…

Le dérèglement du climat reste un machin vague et diffus là où nous avons besoin d’évènements spectaculaires pour réagir.

Voyez les requins à la Réunion. Qui n’a pas tremblé en regardant Les Dents de la Mer ? Un quatrième mort en deux ans et hop, la chasse aux requins-bouledogues (pardon, le prélèvement) est ouverte !

Il nous faut du spectaculaire. Ca tombe bien, c’est le festival de Cannes ! Demandons à Steven Spielberg de produire « Les Dents de la Terre » avec des nuages de méthane prêts à nous croquer. Bienvenue à « Anthropic Park » où le tyrannosaure serait un ours blanc bien décidé à se venger…

Ah mais j’oubliais ! Au cinéma des paillettes, tout le monde préfère mettre le problème sous le tapis rouge ! Vous le saviez qu’il était changé trois fois par jour… pour rien.

Allez, je retourne au cinéma du réel, qui m’assure un spectacle rebondissant, un scénario incertain et où happy end est improbable.

Mais au moins tout cela est il gratuit et sans effets spéciaux !

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