La Banque de France envisage de lancer la monnaie biodégradable

La semeuse 1 France
La semeuse récoltera des patates

A la question: « combien y a-t-il d’argent en circulation en France ? », bien malin celui qui saura répondre. Pourtant, la cellule prospective de la Banque de France ne mâche pas ses mots. Il y a trop de monnaie (pièces et billets) qui circulent par rapport aux ressources disponibles.

Lors du passage à l’euro, 30 000 tonnes de pièces avaient été récoltées pour être fondues. L’institution estime tout de même que c’est un quart de ce qui a été mis en circulation depuis l’apparition de l’ancien franc en 1360.

La raréfaction de l’or et de l’argent se faisant sentir, les pièces intégrèrent de nouveaux alliages grâce aux ressources découvertes : aluminium, cuivre et nickel. Ainsi, la « semeuse », notre vieille pièce de 1 Franc était intégralement fondue à partir de nickel.

Avec le passage à l’euro, ce sont deux nouveaux métaux, le zinc et l’étain, qui ont du être mobilisés. En effet, non seulement les minerais usuels pour la fabrication des pièces se tarissaient, mais surtout, ils se situent dans des pays jugés instables.

mine de nickel Nouvelle-Caldéonie
mine de nickel Nouvelle-Caldéonie

La semaine dernière, la Compagnie des Mines pour la Banque de France, institution préposée à l’exploitation et transformation des métaux pour la monnaie, a soumis à la Banque Centrale Européenne un rapport alarmant sur la situation des ressources en métaux.

Même si la monnaie en circulation ne représente que 5% de l’argent en circulation, notamment grâce au réseau bancaire, cette masse continue d’augmenter à raison de 4 000 tonnes par an en Europe.

Convaincre tous les Européens de définitivement renoncer aux pièces et aux billets ne sera pas chose aisée. C’est pourquoi la Banque de France préconise d’utiliser de nouveaux procédés industriels basés sur la chimie verte pour fabriquer les nouveaux euros. Et ce dès l’année 2012.

Une des solutions, à la fois innovante et écologique, est un processus ne nécessitant que de la fécule de pomme de terre, matière hautement renouvelable puisque biodégradables au bout de 5 à 10 ans selon les précautions de conservation.

Cette monnaie « fondante » répondrait par ailleurs tout à fait aux urgences relevant du plan de relance économique insistant sur une relance de la consommation. Or, une monnaie biodégradable découragerait fortement l’épargne et favoriserait au contraire la consommation des ménages, véritable moteur de l’économie.

Un regroupement d’ONG environnementales et humanitaires ont déjà dénoncé cette initiative qui, comme une répétition du scandale des biocarburants, transformerait des champs de culture vivrière en champs monétaires.

Voir la campagne « L’argent, ça nourrit pas son monde »

Désormais pour gagner facilement 100 patates… il ne vous reste plus qu’à en planter 😉

4 réflexions au sujet de “La Banque de France envisage de lancer la monnaie biodégradable”

  1. Bonne idée; à l’étude également, paraît-il, les billets en feuille de riz, qu’on pourra rouler pour faire des nems lorsqu’on en aura assez de manger du blé.

    Je me demande bien pourquoi la catégorie de ce post est « poïesis », mystère…

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  2. Par contre on pourra plus enterrer de trésor…

    C’est une bonne initiative, mais qu’avons nous fait de tout le métal des francs lors du passage à l’euro…
    Car trouver de nouvelles solutions c’est bien mais recyclé des déchets n’est ce pas mieux ?

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  3. Article très intéressant, il est vrai que le problème du gaspillage des ressources est primordial, et trouver une slution « d’argent biodégradable » est bien trouvé. Reste a savoir si la solution sera applicable et appliqué…

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  4. La Banque d’Angleterre vient en effet d’annoncer la mise en place de nouvelles mesures économiques, afin d’investir 75 milliards de livres sterling dans des achats d’obligations d’État. Elle justifie sa décision par le fait que son précédent programme d’achat d’obligation avait permis une baisse des taux d’intérêt de 1,5% et provoqué une hausse du produit intérieur brut de l’ordre de 1,5 à 2%.
    Dans le même temps, la BCE décide d’agir sur les établissements financiers européens ; elle mettra ainsi en place un programme de refinancement illimité aux mois d’octobre et de décembre 2011. Banque Centrale Européenne

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