Un an d’eco-SAPIENS : entretien avec Baptiste Rabourdin

Baptiste, vous êtes un des fondateurs d’eco-SAPIENS, quel bilan pouvez-vous faire après plus d’un an de fonctionnement ?

Baptiste

Quand nous avons commencé à imaginer eco-SAPIENS avec Benjamin, nous pensions qu’au bout d’un moment, le site finirait par être terminé. Une fois le gros oeuvre achevé, nous nous réjouissions à l’idée de n’avoir plus qu’à relayer des actualités, des initiatives et des produits sur la consommation éthique. Hors, il y a toujours des tas de choses à corriger, à discuter, à repenser pour améliorer non seulement le site mais aussi notre manière de travailler. D’autant que nous sommes désormais quatre et que nos horizons sont différents. Martine découvrait après nous les principes de l’économie solidaire, Françoise a dû se plonger dans le web et le e-commerce. Quant à Benjamin et moi, nous avons appris à nous àcadrer àun peu plus car on partait dans tous les sens.

Pour ce qui est d’eco-SAPIENS, je suis plutôt satisfait car nous sommes en train de parvenir à créer quelque chose de cohérent. Et la cohérence est pour moi le plus important. Quelqu’un a dit àL’exemple n’est pas le meilleur moyen pour convaincre, c’est le seul ». Je le vérifie constamment.

La fréquentation du site, et son influence sur le comportement de ses visiteurs est en progression constante, êtes vous satisfaits de ces résultats ?

L’écologie m’a appris que c’était l’équilibre qu’il fallait chercher, et pas une perpétuelle croissance. Donc je ne sais pas si la progression constante est souhaitable; on voit bien les aberrations que la logique du profit maximum entraîne.
Mais bien sûr, la progression de l’eco-consommation est une bonne chose, surtout qu’elle part de bien bas! Je ne vais donc pas faire croire qu’il faudrait que notre progression cesse : il y encore énormément de gens à éveiller.
On peut dire que ce que nous faisons est très à la mode (tous les jours on peut trouver un media qui parle de développement durable, d’énergies renouvelables, d’agriculture biologique, de commerce équitable…). On en parle beaucoup certes, mais à la manière d’un vieux slogan publicitaire àplus on en parle… moins on en fait ». Je rappelle que le bio représente moins de 2% des terres agricoles françaises, l’équitable moins de 1% du commerce mondial, etc.
Le plus satisfaisant, c’est que les eco-SAPIENS passent à l’acte. Bien plus que les àhomo e-consommateurs ». C’était cela qui nous tenait à coeur : en mélangeant informations et portail d’achat, nous espérions fournir tous les éléments pour acheter àle plus éthique possible ».

Quels nouveaux services envisagez vous de proposer à vos partenaires, et à quelle échéance ?

Cela fait longtemps que nous pensons à faire du eco-SAPIENS local. Commander en ligne, c’est bien, mais acheter près de chez soi c’est mieux. Nous coopérons avec une association pour fournir un annuaire local et pratique qui répondrait à la question: où trouver les couches lavables près de chez moi.
Il y a bien d’autres projets mais celui-ci est le plus concret, le plus utile et devrait être disponible cette année si tout va bien.

Comment jugez vous l’évolution du commerce bio, éthique et équitable sur Internet ?

Il y a un an, on pouvait recenser une petite centaine de boutiques de qualité qui proposaient du commerce bio, équitable et eco-produits. Aujourd’hui, on découvre une initiative sérieuse chaque semaine. C’est bien car cela contribue à rendre visible ce commerce alternatif. Cela est aussi dû à ce qu’il est aujourd’hui facile de créer une boutique en ligne.
J’espère que ce secteur restera aussi multiple afin d’éviter de rentrer dans un système aveugle de concurrence. En effet, nous avons plaisir à travailler avec tous nos partenaires car nous partageons au fond les mêmes valeurs.

Quels sont à vos yeux les principaux défauts d’eco-SAPIENS, et comment comptez vous les corriger.

Ils sont légions… et je ne dis pas cela par fausse modestie.
D’abord notre graphisme. Nous avons toujours reporté le problème et avons laissé une version très minimaliste en attendant de trouver le look qui nous plairait.
Surtout, cela manque encore d’ergonomie. Et nous ne proposons pas assez pour nos membres sinon la possibilité de laisser des commentaires. Mais qu’ils se rassurent, nous sommes justement en train d’y travailler !

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