La France peut-elle se passer des hydrocarbures de schiste ?

Gaz de schiste le retour.

Un peu anticipé quand même.

Souvenez-vous, sur eco-SAPIENS où nous alertions parmi les premiers sur le scandale à venir, nous avions osé formulé une prédiction.

C’était le 27 Janvier 2011 et dans ce billet, je disais en somme que la bataille contre les gaz de schiste serait gagnable aisément. Puis, une fois les permis abrogés, il était évident que l’on ressortirait du chapeau les explorations une fois les élections présidentielles passées.

Gagner une bataille… mais pas la guerre.

Le plus sidérant, c’est que les promoteurs du gaz de schiste partagent le même sentiment. Ils sont même on ne peut plus sûrs qu’à partir de mai 2012, la législation redeviendra soudainement plus clémente.

Bref, les politiques demandent aux industriels de la mettre en sourdine car les bulletins de vote risquent fort de prendre en compte l’odeur du gaz. Et les industriels jouent le jeu, sachant très bien que les partis politiques ont besoin d’eux. Ne me demandez pas pourquoi…

Même en terme de communication, les industriels du gaz ne font plus semblant de se demander si les exploitations auront lieu ou pas. Jugez plutôt ce titre dans le futur colloque qui aura lieu le mois prochain, le Jeudi 17 Janvier à la maison de la Chimie (Paris).

Et à 11h45 l’intitulé de la table ronde n?3 est « La France peut-elle se passer des hydrocarbures de schiste ? »

Au menu, un point appelé : « L’interdiction française. Comment s’en sortir ». En présence de Total Gas Shale (la branche Gaz de Schiste de TOTAL), Hess Oil France, Toreador (l’entreprise qu’on ne présente plus, celle du beau-frère Balkany), et Vermilion (un autre titulaire de promis abrogé).

Le plus cocasse de cette folle journée, c’est qu’à la fin de cette question, « L’interdiction française. Comment s’en sortir ? » vient alors immédiatement une allocution de la ministre de l’Environnement Nathalie Koscisuko-Morizet, celle-là même qui a fait abroger les permis. Avec, on s’en souvient, moult contradictions, imbroglios et rebondissements qui laissent pantois sur ses convictions…

Mais toutes les tables rondes sont des pépites à elles-toutes seules. Le nucléaire bien sûr. Mais aussi l’efficacité énergétique (avec les mêmes intervenants que précédemment ! Ca n’a pourtant rien à voir… Pour l’efficacité énergétique, il fallait mieux inviter négaWatt).
MAis aussi un point sur le solaire (avec EDF bien entendu, puisque les autres ont été tués par le gel des permis promulgué par la ministre sus-mentionnée – demandez Photowatt…) l’éolien offshore, l’hydraulique (vous croyiez que le parc hydraulique était saturé -eh non : « Top départ pour le renouvellement des concessions hydrauliques« ).

Ils sont entre eux. Pas une voix pour la sobriété, les énergies renouvelables locales ou encore l’efficacité énergétique authentique. Pas un opposant au nucléaire ou au gaz de schiste bien entendu.

On est entre gens sérieux.

Et entre gens sérieux, on ne débat pas.

Bien sûr, quand on organise un colloque, on est libre de choisir ses intervenants. Mais ce colloque émane d’un député. On attendrait donc que l’argent public serve à la tenue d’un colloque d’intérêt public.

Las, il va nous falloir mener la deuxième bataille dès Janvier. Et celle-ci sera bien plus rude.
Mais bel et bien gagnable!

Rendez-vous le 17 Janvier devant la Maison de la Chimie.

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